A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre l’hépatite, l’OMS Congo et le Ministère de la santé et de la population ont organisé un focus dans l’auditorium du ministère des affaires étrangères à Brazzaville. Scientifiques, médecins, biologistes et autres spécialistes sont venus partager des connaissances et des expériences sur cette pathologie virale qui se présente sous cinq types : A , B, C, D et E.
Les chiffres interpellent. En Afrique , a rappelé la ministre de la santé et de la population Jacqueline Lydia MIKOLO, 750 millions de personnes ont été infectées par le virus de l’hépatite B dont 65 millions vivent avec une forme chronique évoluant vers la cirrhose et le cancer primitif du foie. L’Egypte demeure le pays le plus touché par le virus de type C sur le continent.
Cette journée a été l’occasion de faire prendre conscience aux populations du danger que représente cette maladie. En effet, 500 millions de personnes dans le monde ont une infection chronique dûe au virus de l’hépatite B ou C.
Une sérieuse préoccupation pour la santé publique au Congo
Au Congo, de nombreuses personnes sont porteuses du virus B et/ou C. Le taux de prévalence pour le type B par exemple serait compris entre 6,5 et 15%. Cependant, plus de 75% d’entre elles l’ignorent, pensant que la seule maladie virale chronique est le vih/sida. Cette situation est aggravée par plusieurs faits, le cas de l’absence d’une stratégie de riposte qui intègre des actions spécifiques de sensibilisation, la co-infection virus des hépatite et vih/sida , le faible taux voire l’inexistence d’une couverture vaccinale contre le virus B ou encore une méconnaissance du statut sérologique , même chez le personnel de santé. En outre, sont aussi notés, les difficultés de prise en charge des malades en raison du cout élevé des traitements souvent non disponibles.
Ce focus a connu par ailleurs la présence de Fatoumata Binta TIDIANE DIALLO, Représente de l’Organisation Mondiale de la Santé au Congo. L’hépatite, véritable problème de santé publique, a-t-elle rappelé, « est causée par cinq types de virus A , B, C, D et E, très différents par leur mode de transmission, leur répartition géographique et les populations touchées ».
Quelles modes transmission ?
Les types A et E se transmettent à travers la nourriture et l’eau non potable alors que les types B et C sont des infections transmises par le sang à l’occasion d’injection ou d’interventions médicales pratiquées dans des mauvaises conditions sanitaire. On estime que 19 millions d’adultes en
Afrique souffrent d’une infection chronique d’hépatite C.
Une riposte mondiale
Fatoumata Binta TIDIANE DIALLO a rappelé que les Etats membres de l’Assemblée mondiale de la santé ont, en mai 2016 , mis en œuvre une stratégie de riposte 2016-2021. Celle-ci s’articule autours de la sensibilisation du public et la prévention ainsi que l’accès aux soins et traitements sûrs, abordables et efficace. Cette stratégie vise entre autres à terme de réduire les nouveaux cas d’hépatite chronique de 30% d’ici 2020 et 90% d’ici 2030, de réduire les taux de mortalité dues à l’hépatite B et C de 10% d’ci 2020 et de 65% d’ici 2030.
Au Congo, la ministre de la santé et de la population, Jacqueline Lydia MIKOLO a annoncé la mise en place à court terme d’un Programme National de Lutte contre les Hépatites, « un dispositif garantissant une sensibilité efficace, un approvisionnement régulier en intrants et en médicaments nécessaires à la prise en charge des patients ».
Signalons que c’est pour la première fois que cette journée de lutte contre l’hépatite est célébrée au Congo.
Ce focus a été marqué par des présentations animées par des chercheurs et autres hommes de sciences. Celles-ci ont suscité plusieurs réactions. Le cas de l’importance de faire un diagnostic précis car celui-ci détermine le traitement à administrer au patient. Aussi, est-il important de corriger certains préjugés selon lesquels les hépatites ne se traitent pas à l’hôpital mais qu’elles se traiteraient par les tradi-praticiens.
