Une délégation de la société de téléphonie mobile MTN Congo a été reçue le mardi 20 février 2018 par le Directeur général de l’Agence de régulation des Postes et communications électroniques, Yves CASTANOU. L’ARPCE s’érige en défenseur des populations d’une trentaine de localités du Congo que MTN envisage de déconnecter de son réseau pour des raisons économiques. L’ARPCE s’oppose avec virulence à ce projet et a fait quelques propositions par la voix de son Directeur général.
Dans une interview à la presse au sortir de la séance de travail, Yves CASTANOU a indiqué qu’une mise en demeure a été prise à l’endroit de la société MTN après avoir écouté les délégués de cette société de téléphonie mobile. La société MTN justifie cette décision de déconnexion de certaines localités par le fait qu’elle ne rentabilise pas son investissement dans celles-ci. Le Conseil d’administration de la société a donc pris la mesure. De son côté, l’autorité de régulation martèle que, nonobstant cela, il est important que les populations qui habitent ces localités continuent à bénéficier des services de la téléphonie mobile.
La mise en demeure recommande à MTN d’arrêter la procédure et de réactiver les sites. Yves CASTANOU l’a dit sans gants.
L’ARPCE propose qu’un accompagnement soit fait. En effet, Yves CASTANOU a renchéri que « il y a un accompagnement qui doit être fait, pas seulement avec MTN mais avec tous les opérateurs pour faire en sorte qu’il n’y ait pas de régions ou les gens sont laissés de cette manière. Si MTN est présent sur un site et ne l’est pas sur un autre, sur celui-là on doit avoir un opérateur. Il y a un travail de coordination et de répartition à faire et c’est ce que nous allons faire avec eux ».
Tout en reconnaissant que le travail technique qu’implique la connexion ou la reconnexion est pointilleux et onéreux pour les opérateurs, Yves CASTANOU a renchéri : « installer un site c’est beaucoup d’argent, il y a tout un environnement qu’il faut prendre en compte. Aujourd’hui il faut comprendre que MTN est dans certaines localités, Airtel dans d’autres, et d’autres encore les deux sont présents. Dans les localités de 8000 habitants, selon le cahier de charge, ces sociétés doivent être là. Dans celles de moins de 8000 habitants elles ne sont tenues d’être là ».
Le Directeur de l’autorité de régulation a dans une main le bâton, et dans l’autre la carotte. La carotte c’est ce travail visant la cartographie de la couverture nationale par les sociétés de téléphonie mobile. Un travail de fourmi qui sera fait ensemble avec ces sociétés. Il s’agira de voir méticuleusement quel opérateur est présent dans quelle zone, pour ainsi faire cette répartition proposée par l’ARPCE.
Photo : Yves CASTANOU et son équipe pendant la réunion avec la délégation de MTN Congo (Crédit Groupe Congo Médias)
Audio : large extrait de l’interview de Yves CASTANOU à la presse. Propos recueillis par Fernancia NTSANGATA, Journaliste stagiaire
