Le Président du Conseil Supérieur de la Liberté de Communication (CSLC) a pris des sanctions disciplinaires à l’encontre des journaux Manager Horizon et Sel-Piment à qui le régulateur Philippe MVOUO reproche la publication des informations qualifiées « d’infondées et non vérifiées ». Les décisions prises respectivement les 15 et 21 janvier 2021 suspendent à titre conservatoire ces deux organes de presse écrite congolaise sous toutes leurs formes. Les sanctions prises avant l’audition des directeurs de publication de ces médias satiriques par la Commission administrative et juridique du CSLC, chargée de la déontologie et de l’éthique seront entérinées par le collège des membres du conseil.
Les décisions qui ont pris effet dès signature suspendent l’hebdomadaire satirique Sel-Piment et l’hebdomadaire d’investigation et d’information générale Manager Horizon à titre conservatoire pour publication des informations infondées sur certains responsables congolais.
Ces suspensions font suites aux publications des articles, par ces organes de presse, qui portent atteinte aux articles 1 et 3 du code d’éthique et de déontique issu des Assises de la presse congolaise tenues à Brazzaville en octobre 2018 qui stipule, entre autres, que « Les professionnels des médias et de la communication doivent s’assurer de la véracité des faits qu’ils rapportent ; observer la plus grande prudence dans la manière de diffuser l’information et éviter toute approximation (..)».
Les excuses présentées par la rédaction du journal Manager Horizon à Paul OBAMBI, Président du Club de Brazzaville et Président de la chambre de commerce de Brazzaville dans sa publication N° 219 du 19 au 22 janvier 2021 n’ont pas suffi au journal pour échapper aux sanctions du régulateur dont l’une des missions est de veiller au respect scrupuleux des règles qui régissent le métier de journalisme.
Ce sont les allégations contenues dans l’article publié à la 3ème page du journal N°218 du 12 au 19 janvier, intitulé « Paul OBAMBI jeté à la porte pour tentative de détournement de 300 milliards de Frs CFA » qui coûtent une suspension à ce média. Un article dans lequel le journal affirme : « Les 300 milliards mobilisés par l’initiative Club de Brazzaville (…) donne par ailleurs des idées aux vautours. Ces sont des gens qui vivent depuis toujours de la corruption et des pots de vin. La BGFI, leader dans l’affaire pour avoir mis plus de 170 milliards de FCFA des 300, a tapé du poing sur la table. Elle a exigé plus de mesures pour barrer la voix aux vautours. Le Congolais, Paul OBAMBI qui a été placé à la tête de ce club a aussitôt été défenestré ».
Le journal Sel-Piment, de son côté, écope d’une sanction similaire à celle de Manager Horizon suite à la publication dans sa livraison n° 339 du 18 au 25 janvier 2021, page 6, intitulé:« Georgette OKEMBA, madame JDO a détourné un milliard de francs CFA au Trésor Public ?», article dans lequel l’hebdomadaire satirique affirme, sans aucune preuve, que : « l’épouse d’origine kinoise de JDO, Georgette, est la cible du Trésor Public congolais qui l’accuse d’avoir chiffonné plus d’un milliard de francs CFA en utilisant le nom de son époux ». « On dirait que l’épouse de JDO aurait ses longues mains agissant au Trésor Public ou elle obtiendrait des faveurs financières exorbitantes. C’est avec cet argent qu’elle jouerait aussi la maman sociale ».
Des informations qualifiées de « infondées et non vérifiées » qui ont eu des lourdes conséquences sur la vie de ces organes de presse à quelques semaines de l’ouverture des campagnes électorales pour la présidentielle de mars 2021.
Prises par le Président du CSLC en application des dispositions des articles 6 et 7 de la loi organique N°4-2003 du 18 janvier , déterminant les missions, l’organisation, la composition et le fonctionnement du conseil supérieur de la liberté de communication et la décision n° O17/CSLC/B/P du 08 mars 2016 portant révision et modification de certaines dispositions de la décision n°020/CSLC/B/P fixant les sanctions des violations des normes légales, règlementaires, éthiques et déontologiques par un organe de presse, les sanctions suspendant ces deux hebdomadaires basés à Brazzaville seront entérinées par le collège des membres du conseil dans les jours à venir.
Une plénière au cours de laquelle la Commission administrative et juridique du CSLC, chargée de la déontologie et de l’éthique qui a, entre autres, missions d’auditionner les directeurs de publication des médias mis en cause pour leur permettre de présenter leurs moyens de défense, présentera ses rapports d’audition à la plénière. C’est au terme de cette plénière que ces médias seront définitivement fixés sur les sanctions prises à leur encontre par le Conseil.
Photos : Une vue des journaux en vente à Brazzaville