Le président du Collectif des partis de l’opposition congolaise, une des franges de l’opposition dans le pays a formulé lors d’une conférence de presse le jeudi 4 février 2021 à Brazzaville des plaintes en lien avec l’organisation du scrutin présidentiel de mars prochain. Une conférence de presse animée le lendemain du dépot de son dossier de candidature à l’administration électorale . Dans son mot liminaire, Mathias DZON a lancé un appel à la communauté internationale pour « qu’elle fasse pression sur le président congolais dans le dessein d’obtenir de lui la création dans les meilleurs délais des conditions favorables à une organisation consensuelle, efficaces et transparente d’une élection présidentielle au Congo ».
Cette opposition soupçonne le parti au pouvoir, le PCT, de préparer plusieurs manœuvres comme la manipulation des listes électorales, les difficultés d’obtention de la carte nationale d’identité dans les zones acquise à l’opposition ou encore l’émission de vraies fausses cartes d’électorales par le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation. Même si les preuves de ces affirmations restent à apporter, le Collectif des partis de l’Opposition croit dur comme fer qu’il s’agit là des ingrédients de la tricherie.
Ainsi, dans le texte du Collectif lu par un des membres co animateur de la conférence de presse en l’occurrence Elo Dacy , un paragraphe tout en gras, attire l’attention et résume la position de cette plateforme de l’opposition. Celui –ci s’adresse directement au président de la république : « Le collectif des partis de l’opposition congolaise interpelle le président de la république , afin qu’il ordonne la reprise de façon consensuelle et transparente de tous les actes préparatoires de l’élection présidentielle de 2021, aujourd’hui très mal engagés et mal organisée, en convoquant comme le réclament avec insistance les Congolais dans leur immense majorité, ainsi que la communauté internationale , un vrai dialogue national inclusif , en vue de faire de cette échéance électorale capitale, réellement libre , transparente , équitable, crédible et apaisé ».
Un discours pour le moins paradoxal aux yeux de nombreux observateurs d’autant plus que cette conférence de presse a été organisée au lendemain du dépôt à la direction générale des affaires électorales (DGAE) de son dossier de candidature par Mathias DZON qui a dit bien savoir ce qu’il fera : « Pendant la campagne nous nous allons dénoncer cela ( …) tous les Congolais doivent se mettre debout pour dire l’heure est arrivée, nous devons trancher. Alors assumons notre responsabilité d’abord dans les urnes et après pour dire non nous n’avons pas décidé de reconduire l’ancien ».
Le Collectif des partis de l’opposition crée en août 2012 a fait de ce qu’il appelle l’amélioration de la gouvernance électorale l’une de ses batailles. Son président Mathias DZON lui, était déjà candidat à la présidentielle en 2009, et avait appelé au boycott en pleine élection remportée par l’actuelle Chef de l’Etat Denis SASSOU NGUESSO. En 2016, il ne s’était pas porté candidat. Aujourd’hui, beaucoup se demandent si sa candidature à cette élection de 2021 ne se justifie pas par la crainte d’une disparition de la scène politique pour lui qui semblait déjà être revêtu du manteau d’opposant radical pour certain, trop radical même par d’autres, historique pour d’autres encore. Une grande gueule abonné aux boycotts. Se redonner alors une réelle vie politique en s’engageant ? Vraisemblablement. Mathias DZON 74 ans , président de l’Union Patriotique pour le Renouveau National( UPRN) fut ministre des finances de l’actuelle Président de la république entre 1997 et 2002.
Photo : Mathias DZON au centre (Archives Groupe Congo Médias)
