La réforme qui vise l’amélioration de la qualité de la dépense publique par le basculement vers le mode de gestion « budget-programme », engagée par le gouvernement de République rentre peu à peu dans la phase d’application. Les acteurs impliqués dans ce processus se sont attelés à l’élaboration des plans stratégiques des cinq ministères pilotes, lors d’un atelier technique organisé du 5 au 10 décembre 2022, par le ministère en charge du Plan, avec l’appui financier de la Banque mondiale à travers le Projet des réformes intégrées du secteur public.
Après la tenue des rencontres consacrées, entre autres, à l’élaboration et la validation des différents supports qui constituent l’armature du nouveau cadre général de gestion des investissements publics, les parties prenantes au processus visant à permettre au Congo de basculer du budget des moyens au Budget-programme, se sont réunies en atelier pour élaborer les canevas et ébauches des diagnostics organisationnels, ainsi que des plans stratégiques des cinq ministères pilotes constitués des ministères en charge des transports, du Développement industriel, de la Réforme de l’Etat, des Zones économiques spéciales et de l’Economie forestières.
Les participants appuyés par l’équipe de la Mission d’assistance technique(MAT) de la Banque mondiale, assistée par les consultants, ont planché sur les travaux de cet atelier essentiellement marqué par les présentations faites par les consultants et les travaux de groupe suivis des plénières.
Durant les travaux, les participants ont été édifiés sur la conduite des principales phases d’élaboration des plans stratégiques et ont été amenés à s’habituer à un certain nombre d’outils. A la fin, ces derniers ont produit un cadre logique qui leur a permis de comprendre les enjeux, de définir les défis et d’en tirer les conséquences. L’atelier a permis de renforcer les connaissances des participants dans la conduite du processus de planification stratégique de leurs ministères respectifs. « Nous étions à l’apprentissage de l’élaboration des plans stratégiques qui vont conduire à l’élaboration des budgets-programmes », a précisé Dieudonné Kouloukiabonga, Directeur des études et de la planification au ministère de l’Economie forestière.
Il s’est agi, pour les participants constitués des cadres des ministères de suivre les présentations faites par les consultants sur plusieurs thématiques à savoir : l’approche de l’élaboration des plans stratégiques ministériels ; la méthodologie d’élaboration du diagnostic stratégique ; les systèmes d’information et de gestion et la méthodologie de la formulation du cadre logique et des indicateurs de performance. Des présentations suivies d’échanges fructueux qui ont permis aux participants scindés en groupes de travailler sur la matrice FFOM qui a permis l’élaboration du diagnostic de chacun des ministères. En guise de cas pratique, la matrice de chaque ministère représenté a été transformée en cadre logique.
La réforme en cours s’inscrit dans les cadre des recommandations de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale(CEMAC) qui demande à tous les pays de la sous-région de basculer du budget des moyens au budget-programme et la plupart des États de la sous-région ont immigré vers ce mode de budget. Le Congo qui a un peu traîné les pas s’y attèle pour que d’ici 2024 ce programme rentre en vigueur.
« La spécificité des budgets programmes c’est que nous serons devant des budgets à responsabilité Dans le cadre du budget-programme il y aura une certaine responsabilité, c’est à dire qu’à chaque programme correspondra un responsable qui, à la fin devra justifier le budget qui a été mis à sa disposition et quelles sont les activités qui sont en train d’être menées. C’est la grande innovation que va introduire le budget en mode programme », a détaillé Dieudonné Kouloukiabonga.
L’étape franchie a permis de faire le diagnostic stratégique, notamment de faire l’analyse des forces, des faiblesses, des menaces et des opportunités que représente chaque ministère. Le Congo applique jusqu’ici le mode de gestion budget de moyens et Il fallait tout mettre en œuvre pour qu’il puisse basculer vers le système budget-programme. Un mode gestion qui place la performance au centre du système. En effet, la performance constitue l’élément majeur du nouveau système puisqu’on vise à travers ce dispositif l’atteinte des résultats alors que dans l’ancien système l’accent n’est pas mis sur la performance, mais sur la dépense.
Photo : Le Directeur de cabinet et les consultants lors de la cérémonie d’ouverture
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