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CONGO/FOOTBALL : POURQUOI LES DIABLES-ROUGES ONT ECHOUE ?

De toutes les phases de qualification à la CAN, celle de Cote -d’ivoire 2023 restera probablement parmi les plus piteuses. Pour les sportifs avertis, cette énième élimination ne suscite aucune surprise tant le parcours des Diables-Rouges, au lieu de forcer l’admiration a plutôt produit un effet largement contraire. Comment est-on arrivé là ? la réponse en 3 points.

La FECOFOOT a raté son casting dans le choix du sélectionneur

En 2021, la Fédération congolaise de football est à la recherche d’un nouveau sélectionneur pour remplacer le brésilien Valdo. Après le dépôt des candidatures, deux noms émergent, celui d’Alain Giresse et de Paul Put. L’instance dirigeante du football congolais jette son dévolu sur le Belge, lequel signera le 27 mai 2021 en présence du Ministre des sports Hugues Ngouélondélé, un contrat de 2 ans. Les objectifs sont clairs. Il s’agit de qualifier le Congo à la coupe du monde Qatar 2022, au Chan 2022 et à la CAN 2023.

Beau parleur, le Belge déclarait : « Je suis ici pour écrire une nouvelle page avec le Congo ». Au final, c’est une page noire, celle qu’on ne souhaite jamais garder et dont on se débarrasse rapidement tellement qu’elle vous désenchante. Au cours de ces deux dernières années, Paul Put a démontré son incapacité à gérer la sélection nationale. Il n’en a pas été digne. Plusieurs fois convoqués par la hiérarchie pour ses contres performances, alors qu’il était à la limite du débarquement, le Belge a toujours on ne sait par quels moyens su se maintenir à son poste. Aujourd’hui il faut le reconnaitre, ce sont des millions qui ont été jetés par la fenêtre. La FECOFOOT est passé à côté de son casting et doit en endosser l’entière responsabilité.

La relation entre le ministère des sports et la FECOFOOT

Entre Jean Guy Mayolas, président de la FECOFOOT et Hugues Ngouélondélé, Ministre des sports, la relation n’a pas été si amicale. Les deux instances qui doivent travailler en harmonie pour le bien être du football congolais se sont plus d’une fois renvoyés la balle quand il s’agissait de dégager les responsabilités.

Pendant que le ministère des sports assure que la FECOFFOT n’assume pas correctement sa mission, cette dernière l’accuse d’ingérence, de captation des sélections nationales. Cette relation tendue a connu son pic après la défaite des Diables-Rouges le 18 mai dernier face au Mali à Brazzaville. Deux jours après ce match, le ministère des sports, en présence des acteurs, du staff technique et dirigeant de la FECOFOOT annonce officiellement la suppression de la prime de présence octroyée depuis plusieurs années, pour la remplacer par les frais de mission. Interpellé à l’Assemblée Nationale, le patron des sports au Congo a apporté des réponses aux interrogations des parlementaires. Des propos jugés désobligeants par la FECOFOOT. Dans ce contexte tendu, c’est le football qui en paie le prix fort. Cette situation pesante a impacté négativement le parcours des Diables-rouges dans ces éliminatoires.

Le niveau du football et des footballeurs congolais

On ne le dira jamais assez, le football congolais est dans la tombe. Il lui sera compliqué d’y sortir et de remonter dans les hautes sphères du football africain comme dans les années 60-70. A cette époque, le tao tao commençait dès le mwana-foot. Celui-ci offrait aux clubs d’élites ses stars et l’ambiance, le rythme et le mouvement continuaient dans les stades. Aujourd’hui la majorité de ses espaces qui se trouvaient dans nos quartiers ont disparu, ainsi que le mwana-foot. Le championnat qui était d’un bon niveau jusqu’au début des années 2000 a perdu sa valeur. Comment dans ses conditions, peut-on espérer aller loin ? Ne nous voilons pas la face, le footballeur congolais n’a plus le niveau.

Même les soi-disant professionnels ne le sont que de noms. Nombreux évoluent dans les pays moins huppés en termes de football et la majorité ne sont pas des titulaires dans leurs clubs. Mbono sorcier ou encore Ange Ngapy aurait certainement concrétisé l’énorme action raté par Makouna devant des buts vides. En 23 éditions le Congo n’a participé que 7 fois. Non ça ne va pas ! Il y a de quoi faire revenir les Gilbert Thomas Manckoundia, Maclébert ou recemment Rémy Ayayos. Ce genre dirigeant qui mouille le maillot pour faire gagner leurs équipes n’existe-t-il plus ? Quand allons-nous revoir des Sayal Moukila, Ndolou, Younga, Ngatsono et autres dans ce pays ? Combien de temps allons-nous continuer à se faire ridiculiser ? Non, ça ne va pas ! Que manque-t-il pour mettre en exergue toutes les décisions prises pour l’évolution de notre football ? Il faut se remettre en cause et rebâtir.

Rebâtir, c’est changer sa façon de diriger, c’est arrêter avec l’affairisme et mettre l’intérêt supérieur du football en avant. Rebâtir, c’est jouer beaucoup plus de matchs amicaux, c’est aussi compter sur les plus jeunes. Dans ce sens, les U23 par exemple pourraient être lancés dans les prochaines éliminatoires de la coupe du monde. Dans ce groupe difficile, ils ne se qualifieront certainement pas mais se prépareront formidablement pour les futures échéances africaines.


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