Une foule s’était massé au siège du parti CODEHA à Mpissa, un quartier sud de Brazzaville, donnant ainsi une allure de meeting à la conférence de presse que donnait vendredi le président de cette organisation politique Guy Brice Parfait KOLELAS, deuxième à la dernière élection présidentielle. C’est une sorte de remise à plat de la situation politique et socio-économique morose, glaciale et crispée vécue actuellement par le Congo que le président de la Codeha a faite. Ce qu’il considère comme une rentrée politique a été un moment de replonger l’opinion nationale et internationale dans les péripéties d’après présidentielle du 20 mars et de fixer celle-ci sur les tractations en rapport avec le dialogue politique entre les acteurs politiques congolais.
D’emblée, le Président de Codeha a signifié qu’ « après le hold-up électoral du 4 avril dernier, nous avons choisi le silence comme posture politique. Ce silence n’a jamais été un aveu de faiblesse ou de résignation. Il fallait observer ou allait le vent. Par notre attitude , nous avons évité à notre peuple une effusion de sang inutile. Car notre souci constant a toujours été de préserver la paix et l’unité nationales ». Martelant ne pas combattre des hommes mais plutôt uns système politique qu’il qualifie de déshumanisant, le président de la Codeha a dit mener un combat d’idées et non celui des armes.
Dans son mot liminaire Guy Brice Parfait KOLELAS rappelle son inquiétude d’hier de voir le Congo « basculer dans les sombres heures du monopartisme totalitaire », épingle ce qu’il appelle
le non respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales avec l’arrestation des opposants et des jeunes ainsi que la montée du banditisme dans le département du Pool. Il note aussi que la justice est aux ordres du pouvoir.
Le Congo vit l’une des plus grandes crises politiques de son histoire. Pour Guy Brice Parfait KOLELAS, une solution : « Un dialogue politique sous l’égide de la communauté internationale s’impose entre le pouvoir régnant au Congo et l’opposition politique qui représente la légitimité du peuple. Certains hommes politiques de ce pays semblent nier la nécessité de l’organisation d’un véritable dialogue. Cette cécité politique m’inquiète et n’augure pas des lendemains meilleurs pour mon pays » . L’orateur a poursuivi que « ce fanatisme politique est en train de tuer le Congo ».
« Un dialogue politique sous l’égide de la communauté internationale s’impose entre le pouvoir régnant au Congo et l’opposition politique ».
A propos du dialogue sous l’égide de la Communauté internationale, Guy Brice Parfait KOLELAS a dit que l’ONU dont le Secrétaire général adjoint était à Brazzaville récemment, appui le Codeha et l’ensemble des acteurs politiques congolais dans cette démarche.
Devant l’impasse, le Président de la Codeha embraye en direction du Président de République : « J’invite le Président de la République, une fois de plus , à prendre de la hauteur, à saisir la main tendue de l’opposition politique pour un dialogue sincère et ce, avant qu’il ne soit trop tard, car , quand je tends l’oreille , j’entends dans le lointain monter les gémissements d’un peuple qui souffre. J’entends la grogne qui monte ». Avant de renchérir : « On peut retarder le verdict du destin mais on ne peut pas le repousser indéfiniment. Il arrive toujours un moment où il faut faire face , c’est la dure loi de la nature ».
Le Président de la Codeha a du reste annoncé qu’il demandera une audience auprès du président de la République pour des discussions.
L’économie et le social
Où va le Congo ? S’interrogeait plusieurs fois l’orateur. Le Congo va mal disait-il bien souvent. Le Congo est classé dans le top 10 des pays les plus endetté d’Afrique, a fait savoir Guy Brice Parfait KOLELAS sans citer sa source. Le gouvernement, dit-il, cherche à renouer avec un programme économique et financier du FMI. Mais les institutions de Bretenwoods seraient prudentes sur l’ouverture des négociations avec le Congo « Pour la simple et bonne raison que le régime actuel du Congo Brazzaville n’est pas reconnu par les grands actionnaires de cette institution à savoir les Etats unis, l’Allemagne, la Grande Bretagne et la France. Une meilleure visibilité politique et diplomatique est une condition pour entamer de telles négociations ».
Mais Guy Brice Parfait KOLELAS a aussi annoncé des chiffres. Le niveau d’endettement du pays est de près de 70% du PIB. Il s’appuie par ailleurs sur des prévisions découlant d’ analystes économiques dont il garde à tord où à raison l’anonymat selon lesquels « l’héritage que laisserait la classe politique actuelle est un Congo surendetté sur le long terme, appauvri avec une richesse négative de l’ordre de moins de 20% du PIB en 2034, période à laquelle la production de pétrole aura baissée à 13 millions de barils contre 90 millions en 2015, 98 millions en 2020, 58 millions en 2025 et 18 millions en 3030 ». Guy Brice Parfait KOLELAS note aussi la fonte comme neige au soleil de l’épargne mise soigneusement de coté pour les générations futures.
Parlant du social, Guy Brice Parfait KOLELAS évoque les problèmes comme le chômage des jeunes diplômés, la cherté de la vie, la misère et les fins de mois difficiles dans toutes les familles, les licenciements en masse opérés par les entreprises.
Pour terminer, Le Président de la Codeha a réitéré son engagement dans le processus de restauration de la démocratie et de l’Etat de droit. A l’endroit de tous ceux qui croit en lui il a dit ne pas les avoir abandonné. Un calendrier des causerie- débats serait publié afin qu’il s’entretienne avec tous les militants dans les arrondissements des villes congolaises ainsi que les chef-lieux des départements.
