La ministre du tourisme et de l’environnement de la république du Congo, Arlette SOUDAN NONAULT s’est exprimé le samedi 21 décembre 2019 à Brazzaville lors d’une conférence de presse sur cette 25 ème conférence des parties à la convention cadre des nations unies sur les changements climatiques organisée à Madrid du 2 au 14 décembre 2019. Une sorte de restitution aux média au cours de laquelle la ministre a déclaré que « Les négociations à la COP 25 n’ont pas abouti. Elles ont essentiellement achoppé sur l’article 6 de l’Accord de Paris qui permet aux parties de coopérer sur une base volontaire pour mettre en œuvre leurs CDN (Contributions Déterminées au niveau National) par des approches fondées ou non sur le marché ».
Les pays n’ont pas pu s’entendre sur la manière de réglementer le marché mondial du carbone a précisé la ministre. Un point renvoyé à la prochaine Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, (COP 26) qui aura lieu à Glasgow en Grande Bretagne, du 9 au 20 novembre 2020. Aussi, celle qui est aussi Coordinatrice Technique de la Commission Climat du Bassin du Congo a regretté que les négociations sur l’Accord de Paris sur le climat signé à la COP 21 en 2015 qui entre en vigueur en 2020, « ne sont pas encore définitivement terminées ».Tous les pays, a rappelé Arlette SOUDAN NONAULT, « s’étaient engagés à réduire leurs émissions de Gaz à Effet de serre à travers leurs Contributions Déterminées au niveau National ». Le Congo est signataire de cet accord de Paris à travers lequel a été pris un engagement commun de maintenir le climat de la planète à 1,5 degré Celsius à l’horion 2050. La république du Congo qui, a rappelé a juste titre la ministre de l’environnement, a un taux de déforestation très faible (0,52%) fait partie du bassin du Congo dont la biodiversité représente 10% de la biodiversité mondiale.
Le fameux article 6 …
Les débats à Madrid ont achoppé au niveau de l’article 6 de l’accord de Paris, et l’oratrice a percé l’abcès : « … à Katowice (NDLR : ville polonaise qui a abrité la Cop 24) il était également question de comprendre le fonctionnement de cet accord ( NDLR : l’accord de Paris), de la mise en pratique . Et nous attendions toujours la prise en compte de nous autres pays du sud en ce qui concerne l’article 6.Cet article qui nous empêche de faire ce qu’on appelle le rachat carbone. C’est cela le grand enjeu pour nous ! Nous sommes les moins pollueurs, nous préservons pour le reste du monde mais nous n’avons pas accès à la finance carbone, et nous n’avons même pas encore tout à fait accès aux financements de ce qu’on appelle le Fonds vert climat ».
Le retrait des Etats Unis de l’Accord de Paris, un coup dur
La ministre de l’environnement a du reste évoqué le retrait annoncé des Etats Unis de l’Accord de Paris, ce qui ne sera pas sans conséquences : « Aujourd’hui, avec le retrait annoncé des Etats unis de l’accord de Paris , je vous avoues que la Cop 25 s’est réduite pratiquement à peau de chagrin sur le plan des financements parce que lorsque vous regardez ce qu’il y a du coté du Fonds vert climat, il n’y a plus suffisamment de capitaux , de financements et déjà, nous n’avons pas vraiment accès à ces financements parce qu’il nous est reproché de ne pas avoir de projets bancables, accessibles à ces financements parce que les mécanismes qui sont mis sont des mécanismes demandent une formation particulière et nous n’avons pas ces cadres là(…)nous nous battons aujourd’hui pour qu’au moins nous obtenions que l’article 6 de cette convention arrêtée à l’Accord de Paris puisse prendre en compte au moins le rachat carbone ».
Il est à noter qu’en marge de la COP 25, Denis SASSOU-NGUESSO, Président de la République du Congo qui a conduit la délégation du pays, a patronné en sa qualité de Président de la Commission Climat du Bassin du Congo, le side-event de la Commission Climat du Bassin du Congo relatif à la présentation des premiers résultats de l’Etude de préfiguration du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo. Des résultats du reste très encourageants. Photo : La ministre du tourisme et de l’environnement (Crédit Groupe Congo Médias)