Agé de 49 ans et célibataire, père de 4 enfants, Hervé Manana , directeur du CEG Nganga Edouard est accusé de tentative de viol sur une jeune fille mineure élève au sein dudit collège d’enseignement général de Brazzaville. L’histoire telle que racontée par la jeune fille et trois autres élèves, toutes âgées d’à peine 14 ans, devant le procureur de la République, André Oko Ngakala où le présumé coupable a été présenté, le lundi 6 février 2023, après s’être fait surprendre en flagrant délit de tentative de viol sur mineure par les services de police, le lundi 6 février dernier serait partie d’un problème lié à des mauvaises moyennes ou d’un retard à l’école.
Un motif quelque peu banal que celui qu’il convient d’appeler « prédateur sexuel », au regard de la gravité des actes qu’il a posé durant ses quatre années passées à la tête de cet établissement scolaire, a utilisé pour procéder au chantage dans le but de contraindre ses victimes à faire sa volonté.
Visiblement habitué des faits, à en croire les témoignages des quatre jeunes filles mineures ayant fait les frais du projet macabre de ce « délinquant sexuel », le directeur avait un mode opératoire presque identique. Il trouvait un motif contre la fille ciblée, la conviait dans son bureau et procédait au chantage en menaçant soit de renvoyer l’élève ou de rayer son nom sur la liste des candidats inscrits au Brevet d’études du premier cycle (Bepc) et tentait d’abuser d’elle.
Les victimes qui ont pris le courage de témoigner contre ce dernier, qui foulait au pied l’éthique et la déontologie de la profession d’enseignant, ont fait état des attouchements non consentis. « J’étais arrivée en retard à l’école parce que je n’avais pas fait l’EPS (Education physique et sportive) et directeur a pris cela comme un moyen pour lequel il pouvait me renvoyer. Il a pris mon sac et a commencé à me chicoter devant tout le monde. Il a demandé à voir mes parents et je suis repartie à la maison prendre la sœur de ma maman. Devant ma maman, il s’est mis à parler et à rayer mon nom sur la liste des candidats au BEPC à l’ordinateur en disant : « votre fille est renvoyée ». Nous sommes sorties de son bureau et devant le portail de l’école maman a pris un taxi pour rentrer et m’a demandé de la suivre à la maison. M. le Directeur est sorti pour venir me rattraper. Il m’a dit « Tu es toujours assise dans l’établissement? » j’ai dit oui, vu les moyens de la maison je ne peux pas aller, je n’ai nulle part où aller. Il m’a dit « D’accord ! Si tu veux revenir, viens demain très tôt dans mon bureau ». Moi, j’ai cru qu’il avait vraiment pitié de moi et je suis aussi venue. Le matin au bureau, le directeur m’a dit qu’avant que je puisse remettre ton nom sur la liste il faut que tu puisses faire des rapports avec moi et il a fermé aussi la porte à clé et je lui ai dit que il vaut mieux que je reste à la maison que de faire cela. Au moment où je voulais sortir de son bureau il m’a rattrapé et m’a demandé de d’enlever ma chemise, j’ai dit non et il m’a touché à la poitrine et a remis mon nom sur la liste », a détaillé la deuxième plaignante.
Le projet macabre qu’il a géré depuis qu’il est à la tête de cette école a été démasqué et mis à nu grâce au courage et à la détermination d’une de ses victimes qui a repoussé les avances du directeur malgré la menace de voir disparaitre son nom de la liste des candidats au BEPC. Alors qu’elle avait accepté de répondre présente au rendez-vous du directeur pédophile très tôt à son bureau le samedi, comme c’était souvent le cas pour toutes les victimes, la jeune fille avait pris le soin de tout déballer à ses parents qui ont prévenu la police pour qu’elle se pointe aux alentours de l’établissement.
C’est quand la jeune fille s’est pointée à son bureau que le directeur a fermé son bureau avec empressement et a commencé à se déshabiller sans gêne devant une fille âgée à peine de 14 ans. C’est donc pendant que le directeur se mettait en tenue de naissance que la jeune fille, bouleversée avait pris le soin d’avertir par un sms ses parents postés hors de l’établissement de ce que s’apprêtait à faire le responsable de l’école sur elle, selon le témoignage. A leur tour, les parents ont alors informé la police qui a aussitôt fait irruption dans ce bureau où le directeur était déjà nu comme un ver de terre, avec à ses côté la jeune fille mineure sauvée in extremis sur qui il voulait jeter son dévolu.
Des faits que le directeur, présumé coupable de tentative de viol sur mineure n’a pu démentir devant le procureur de la République, se contentant de reconnaitre les faits, la tête baissée. Ce projet qui a probablement existé depuis les quatre ans que ce directeur est resté à la tête du CEG Nganga Edouard a certainement fait beaucoup de victimes.
En espérant l’enquête permette d’amener d’autres enfants à témoigner contre ce prédateur sexuel, un procès public et retransmis à la télévision nationale pourrait non seulement décourager les autres prédateurs à poursuivre dans chemin parsemé d’embuche, mais aussi créer un déclic chez toutes celles qui ont subi de telles atrocités de les dénoncer plus facilement leurs auteurs. Cette pratique est bien ancrée au sein du système éducatif congolais. Dans les onze établissements de l’Université Marien Ngouabi, la pratique semble devenir la règle pour certains enseignants véreux qui sont incapables d’aborder les étudiantes sans se servir de leur posture d’enseignant pour parvenir à leurs fins. Ces derniers rendent la vie difficile aux étudiantes qui osent leur imposer un refus de non-recevoir en leur collant chaque année des mauvaises notes chaque année pour qu’elles ne passent pas en classe supérieure.
Photo: Le présumé coupable devant le procureur
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