Presque une année après la signature le 22 février 2019 de la convention mettant en place la plateforme de concertation entre le gouvernement et les Ong de défense des droits de l’homme, le ministre de la justice et des droits humains, Ange Aimé BININGA a ouvert le lundi 10 février 2020 à Brazzaville la première session de ce cadre dit d’échange et du dialogue qui regroupe une quarantaine d’Ong.
Cette réunion d’une journée avait à son ordre du jour assez lourd des points touchant aux questions de fond , en ce qui concerne les droits de l’homme. La lutte contre les arrestations arbitraires, la lutte contre la torture, les traitements cruels, les violences faites à la femme, l’impunité, la délinquance juvénile. Etaient aussi sur la table des échanges, dans le cadre de l’arsenal juridique national, la loi spécifique portant abolition de la peine de mort, la révision des codes comme le code pénal ou encore la loi sur les défenseurs des droits de l’homme.
« Je suis d’autant plus heureux que c’est pour la première fois dans l’histoire de notre pays qu’accord cadre de concertation a été signé entre le gouvernement de la république et les organisations non gouvernementales sur une question aussi cruciale que sensible », s’est exprimé le ministre en ouvrant les travaux de cette session. Ce dernier a du reste présenté cette plateforme de dialogue comme l’expression « de notre volonté commune de transcender les clivages pour la défense des droits de l’homme ». Aussi le ministre a-t-il qualifié cette rencontre de « début d’une marche déterminante qui nous conduira à placer la protection et la défense des droits de l’homme au cœur de notre rêve commun, celui du respect de la vie par tous et pour tous ».
Que d’attentes pour la société civile !
Christian LOUBASSOU, président de la section Congo de l’ACAT, Action des chrétiens pour l’abolition de la torture, a pris part à ces assises. Il s’est réjouit, nous confiait-il au sortir de la cérémonie d’ouverture, de voir l’inscription à l’ordre du jour des questions de fond : « Les question de fonds seront objectivement touchées ! Parce que lorsqu’on parle de la lutte contre l’impunité, nous avons des choses à dire au gouvernement pour lesquels nous attendons des réponses. Ces choses concernent aussi la torture, les détentions arbitraires, la ratification des instruments juridiques internationaux ! ».
Par ailleurs, interrogé sur la situation des droits de l’homme en république du Congo, Christian LOUBASSOU a donné sa lecture : « Nous pouvons dire que la situation est laborieuse. Ce qui est vrai c’est qu’on ne peut pas dire que le Congo est exempté des violations des droits de l’homme ! Le gouvernement est en train de mener des efforts pour essayer de remédier aux violations que nous sommes en train d’identifier ou de documenter en tant qu’organisations de la société civile ».
D’autres dossiers sur la table, la problématique de la conformité des Ong des droits de l’homme au cadre juridique de certification ainsi que l’effectivité de leur fonctionnement. C’est ici que sont inscrits le recensement des Ong des droits de l’homme et la vérification de la procédure de leur certification, la création d’un fichier national de certification des Ong des droits de l’homme, la vérification de la conformité de leur objet avec l’exercice de leurs activités réelles. Enfin, la problématique de la ratification des instruments juridiques régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’homme était l’un des points en débats.
Photo : La photo de famille après la cérémonie d’ouverture de la session ( Crédit Groupe Congo Médias).
