Le Sénat congolais a voté le jeudi 5 décembre 2019 deux lois émanant du gouvernement. Elles portent sur la création de deux agences. L’agence nationale de développement de l’agriculture et de l’élevage, ainsi que l’agence nationale de développement de la pêche et de l’aquaculture. La vision des autorités congolaise est, grâce à ces nouveaux instruments, de replacer l’agriculture et la pêche dans le système économique national pour réduire les importations des produits agricoles et halieutiques qui se chiffraient officiellement à 600 milliards en 2017. Ces agences visent aussi à faire participer les deux secteurs à la diversification de l’économie du pays.
L’agence nationale de développement de l’agriculture et de l’élevage s’inspire de l’expérience du Sénégal et de la Cote d’Ivoire. L’ANDAE est un organe que le gouvernement présente comme la « cheville ouvrière du développement des secteurs agricole et pastoral dans le pays sur les plans techniques et managérial ». Mais la nouvelle loi, défendue lors de la plénière par le ministre d’Etat, ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche Henri DJOMBO, est déjà confronté à un problème majeure, épinglé à juste titre par des sénateurs. En effet, le budget de l’Etat n’accorde que 2,8% au secteur agricole. Pire, dans la faisabilité, juste 0 ,01% est mobilisé pour le secteur, alors que dans les engagements internationaux dont le pays est signataire, notamment les Conventions de Maputo et de Malabo, la part du budget alloué à l’agriculture est de 10%. Pour certains observateurs, la responsabilité des parlementaire n’est pas à écarter dans cette faiblesse des allocations budgétaires à l’agriculture, puisque c’est bien eux qui examinent les projets de budget reçus du gouvernement et qui les votent.
Le ministre d’Etat, en affirmant que « les agences ne seront efficaces que si elles disposent des moyens de leur politique », semble, de l’avis de certains observateurs être conscient de la délicatesse de la situation en raison des faibles affectations budgétaires au secteur agricole qui a toujours du mal à prendre de l’envol dans un pays où pourtant tous les ingrédients naturels sont réunis : des millions d’hectares de terres arables non valorisés, une pluviométrie abondante, un réseau hydrographique parmi les plus denses du continent porté par le grand fleuve Congo et le bassin du fleuve Niari particulièrement fertile.
L’agence nationale de développement de la pêche et de l’aquaculture s’adosse à la nouvelle politique agricole du pays basée sur la promotion des filières. Il aura ainsi des passerelles de collaboration avec le projet de développement de la pêche et de l’aquaculture continentale (PDPAC). Un projet de six ans qui cible les départements des Plateaux, de la Cuvette, de la Cuvette-ouest, de la Sangha et de la Likouala et qui ambitionne une augmentation de près de 18 mille tonnes de poissons par an.
Il est à noter , a-ton appris, que le pays ne dispose pas d’un inventaire de ressources halieutique depuis des années.
Photo : Le cacao, l’une des filières naguère florissant que le pays peu relancer ( Droits réservés)
