COVID-19

CONGO/COVID-19 : LE PROFESSEUR NKOUA MBON APPELLE À UNE GESTION PLUS RATIONNELLE QU’ANXIOGÈNE DE LA PANDÉMIE

Les débats marquant la rentrée académique du Café du Savoir organisée le samedi 16 janvier 2020 à Brazzaville étaient très animés et à la taille des préoccupations que suscite la crise sanitaire née de la pandémie à coronavirus, covid-19 qui frappe le monde. Ce rendez-vous d’échange d’idées et de partage du savoir  entre intellectuels congolais était placé sous le thème « La pandémie à coronavirus covid-19 en république du Congo : enjeux et perspectives ». Ouverts par  le Président du Café du savoir Serges IKIEMI, les débats contradictoires ont permis, entre autres, de dresser le bilan de dix mois de gestion de la crise et de faire des suggestions et recommandations nécessaires pour une meilleure gestion de la pandémie au Congo.

 Les conférenciers venus décrypter plusieurs thématiques liées au thème central ont à tour de rôle donné leurs avis sur la situation de la crise du Covid-19  et proposé des pistes de solution pour gagner le combat contre ce mal qui range les pays du monde entier.

Animés par des économistes, banquiers, médecins, chercheurs, politiques et universitaires congolais, les débats ont été beaucoup plus mouvementés lors des interventions du Docteur Gilbert NDZESSI, Coordonnateur technique de la riposte conte la Covid-19 sur la gouvernance de cette riposte avant et pendant la crise et sur les perspectives de la riposte.  Interventions auxquelles celles du Professeur Jean Bernard NKOUA MBON, Cancérologue et adepte du célèbre Professeur Raoul s’opposaient sur plusieurs points. Une opposition d’idées qui a conduit le Professeur MBON jusqu’à inviter le coordonnateur technique de la riposte à organiser un débat télévisé au cours duquel chacun devrait avancer des arguments soutenus et faire des propositions concrètes tant pour mieux informer la population congolaise sur cette épidémie que pour aider les décideurs à mieux réorienter leurs actions en vue de mieux riposter contre cette pandémie.

Pour le professeur NKOUA la gestion actuelle de la pandémie est trop anxiogène et qu’il faille la revoir pour la gérer de manière plus rationnelle. Loin de nier l’existence de la maladie au Congo, l’adepte du professeur Raoul a plutôt fait remarqué que la situation de la Covid-19 n’était pas aussi critique qu’on cherche à le faire croire, tout en indiquant au passage qu’il y a des maladies qui causent le plus de décès au Congo que le Coronavirus.

« Les patients ne viennent plus au service de cancérologie parce qu’il y a eu une sorte d’affolement dans le pays. Le moment est donc arrivé pour qu’on se calme un peu, 114 morts de Covid-19 en dix mois c’est pas aussi grave que cela, on a qu’à gérer cela autrement. Il faut mettre un peu d’intelligibilité dans le raisonnement et la réflexion pour réorienter l’action du gouvernement parce que c’est nous les scientifiques qui doivent donner des informations précises au gouvernement pour qu’il gère au mieux cette épidémie. Il ne faut pas s’affoler. Il faut sortir de ce climat anxiogène ; nous avons des intelligences dans le pays et on peut faire autrement », a-t-il proposé.

Le cancérologue du CHUB  qui a martelé sur le fait qu’il est un homme de terrain et non bureaucrate a déploré le fait que les scientifiques censés être impliqués dans la quête effrénée d’une solution miracle à cette crise ne sont presque pas mis à contribution. Bien qu’il reconnaisse l’existence des efforts consentis dans la gestion de cette crise au Congo, la commission en charge de la riposte n’échappe pas aux critiques du professeur qui a épinglé plusieurs manquements.

« Nous avons des choses à dire. Tout ce qui est fait n’est pas mal fait, il y a des choses qui sont bien faites et il y en qui sont mal faites. Je voudrais que les congolais prennent toute leur part dans ce débat », a-t-il indiqué avant de s’interroger sur des    aspects comme l’identification du type de virus qui circule dans le pays, son taux de circulation et son séquençage, les médicaments utilisés, etc. qui sont restés non élucidés jusqu’à ce jour.

Ce dernier qui dit être disposé à apporter sa contribution pour une meilleure organisation de la riposte a proposé que tout soit mis à « Plat afin de faire des propositions simples pour que l’argent qu’on dépense inutilement pour des choses peu urgentes soit orienté vers des vraies  choses parce qu’il faut mettre l’argent sur le choix ».

La riposte face au déni de la maladie !

Le Coordonnateur technique de la riposte contre la covid-19, Gilbert NDZIESSI a déploré le déni de la maladie par la population. Un problème qui complique la tâche à la riposte : « Le problème qui mine la riposte aujourd’hui c’est le déni de la maladie. Quand vous déniez la maladie il est difficile que vous respectez les mesures de prévention », a déploré le docteur avant d’inviter la population à prendre conscience du danger et à observer les mesures barrières qui constituent la meilleure arme de combat contre la propagation du virus.

La vaccination contre la Covid-19 prévue en mars

Les mesures barrières et les traitements spécifiques ne suffisant plus pour gagner la bataille contre la pandémie à coronavirus, l’ensemble des pays du monde s’attèlent aujourd’hui à l’introduction du vaccin présenté comme la solution la mieux adaptée contre la Covid-19.  Le Congo qui ne veut rester en marge de cette option salutaire s’active déjà pour mieux se préparer à l’introduction du vaccin dans le pays, ce  conformément aux instructions données par le Président de la république, Dénis SASSOU N’GUESSO.

Evoquant les perspectives de la riposte contre la pandémie, Gilbert NDZIESSI a annoncé la tenue probable de la campagne de vaccination contre cette épidémie au Congo en mars prochain. Le travail de préparation pour l’acquisition du vaccin commencé depuis le mois de juillet 2020 se poursuit et tend vers la fin. Le matériel de conservation du vaccin a déjà été acquis il ne reste plus que l’acquisition du vaccin proprement dit avant de procéder par la vaccination, a-t-on appris.

« Aujourd’hui, nous avons des congélateurs pour pouvoir conserver le vaccin qui nécessite jusqu’à moins 80 degré.  La riposte est organisée  et un plan de vaccination a été élaboré et budgétisé. Les vaccins il y en a plusieurs, mais nous allons choisir au moins deux vaccins sur la liste avec l’appui du comité des experts et les orientations publiques. Le travail a été fait, l’acquisition du vaccin est en cours et aujourd’hui tout est fixé. Au plus tard mars 2021 on va commencer avec la vaccination ».

A noter qu’au nombre des conférenciers ayant agrémenté ce rendez-vous du donner et recevoir figuraient Madame Gilda MOUTSARA sur les statistiques du covid-19 dans le monde ; le Colonel Jean Aive ALLAKOUA sur les effets de la gouvernance de la Covid -19 au plan sécuritaire ; Madame Mireille OPA-ELION sur les effets de la Covid-19 sur l’éducation et la culture ; le politique Sidoine Giscard MADOULOU sur son appréciation de la gestion de la crise ; l’économiste-banquier Daniel NGASSIKI sur les effets de la crise au plan financier et bancaire ; l’universitaire Jean Ignace TENDELET sur les effets de la pandémie sur l’économie congolais et le docteur Aimé OUADIKA sur la vulnérabilité et la pauvreté des ménages congolais face à l’épidémie. Une kyrielle des communications placées sous la conduite du     professeur  Auguste NSONSISSA qui avait la charge d’assurer la modération.

Photo : Les panélistes lors des débats.

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