Des réformes de la sécurité sociale pour la faire profiter à tous, un objectif poursuivi par les autorités congolaises. Une revue de cette sécurité sociale organisée 10 au 12 février 2022 à Kintélé (près de Brazzaville) par le ministère en charge du secteur a été l’occasion de revisiter toutes les réformes entreprises dans le domaine et d’envisager les modalités de leur mise en œuvre. Autre sujet de préoccupation qui était sur la table des experts, les approches de ressourcement de la sécurité sociale. Au final, une batterie de recommandations parmi lesquelles celle exigeant l’élaboration d’un plan de mise en œuvre des recommandations issues de cette revue.
L’atelier numéro un des travaux consacré à la mise en œuvre des réformes de la sécurité sociale avait trois thématiques à examiner : la gouvernance des organismes de prévoyance sociale, l’extension de la sécurité sociale aux populations non couvertes, la revalorisation des prestations sociales et la prise en charge des risques professionnels. Les participants à cet atelier présidé par Joseph AKONDZO NGUIAMBO, Directeur général du travail étaient composé des cadres du la Caisse nationale de sécurité sociale, de la Caisse de retraite des fonctionnaires et de la direction générale du travail, des organisations d’employeurs et de travailleurs ainsi que des associations des retraités.
Quant au second atelier dédié aux approches de ressourcement de la sécurité sociale, il avait deux thématiques à son ordre du jour : le paramétrage des régimes de sécurité sociale au Congo, les sources de financement innovant. Un atelier présidé par Jean Marie Chrysostome LOUBASSOU, Conseiller à la sécurité sociale du ministre d’Etat en charge du travail et de la sécurité sociale, et qui était composé des cadres venus des même institutions que ceux du premier atelier, en plus d’experts en systèmes d’information et en finances, des organisations patronales, des organisations des travailleurs, des associations de retraités.
Une batterie de recommandations
Vingt et trois recommandations structurées en cinq grappes. Au titre de la gouvernance des organismes de prévoyance sociale , les experts ont tablé entre autres sur la prise des textes règlementaires nécessaires à l’application effective des différentes lois consacrant les réformes ; l’élaboration et la mise en place d’une politique nationale de prévention des risques professionnels ; la conduite d’une étude spécifique de faisabilité en vue de la mise en place de la caisse de la famille et de l’enfance en difficulté ; le renforcement de la régularité du dialogue avec les organisations d’employeurs et de travailleurs sur les questions de sécurité sociale.
Concernant l’extension de la sécurité sociale aux populations non couvertes, il s’agira de réaliser des études de faisabilité en vue de l’élaboration des textes juridiques nécessaires à l’extension de la couverture sociale ; d’instituer un régime de retraite complémentaire obligatoire par capitalisation et géré par les organismes publics ; de mener une réflexion sur l’instauration dune assurance chômage. Au titre des sources de financement innovant, deux recommandations ont été formulées : mener une réflexion pour un élargissement l’assiette de cotisation sociale ; mener une réflexion sur les mécanismes de création de nouveaux produits de financement et en déterminer les modalités de recouvrement. En outre, les participants ont proposé l’élaboration d’un plan de mise en œuvre des recommandations issues de la revue de la sécurité sociale.
Les travaux de ce moment de réflexion ont été clos par Firmin AYESSA, ministre d’Etat, ministre de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale ; Ce dernier a salué les résultats auxquels sont parvenu les experts : « Grande est ma satisfaction au vu de l’abondante moisson de la revue, en témoignent les pertinentes recommandations qui en ont découlé. La revue de la sécurité sociale a donc tenu toutes ses promesses. Je saurai en rendre compte à monsieur le Premier Ministre Chef du gouvernement (…) nous venons donc de nous donner les ressources nécessaires pour aller résolument à l’opérationnalisation de nouveaux régimes et à la mise en place des nouvelles caisses ».
Photo : Les acteurs du secteur informel dans un marché de Brazzaville ( Droits réservés)
